Alcool et lendemains de veille

Vin, bière, spiritueux, whisky… Ce sont autant de boissons alcoolisées qui ne manquent pas à l’appel au cours d’une soirée arrosée.
Sur-le-champ, on éprouve un grand plaisir.
En effet, la consommation de boissons alcoolisées stimule la production d’endorphines.

Ces dernières sont des opioïdes naturels fabriqués par le cerveau.
Elles produisent un sentiment d’euphorie et un effet agréable.
Dans le même temps, la production de la dopamine par le cerveau va susciter l’envie d’enchainer les verres.

C’est ce qu’on appelle l’activation du système de méso limbique.
Mais le problème, c’est qu’à chaque prise de boisson alcoolisée, l’activité des neurotransmetteurs qui assurent le fonctionnement du cerveau est perturbée.

Les réels effets de ces soirées alcoolisées ne se font mieux sentir que le lendemain : Symptômes nociceptifs, désordres gastro-intestinaux, symptômes sensorio-perceptifs, troubles du sommeil. Ils varient d’un individu à un autre. Vous avez sans doute été confronté aux lendemains de veille ou à la gueule de bois. Cet article vous propose de vous dire tout ce qu’il faut savoir à ce sujet.
Symptômes, causes, facteurs de risques et les meilleures solutions pour y remédier.

Sommaire
  1. - Veisalgie ou lendemain de veille : Qu’est-ce que c’est ?

  2. - Quels sont les symptômes liés aux lendemains de veille ?

  3. - Lendemain de veille : Quelles sont ses causes ?

    1. - Les causes indirectes de la veisalgie

      1. - La déshydratation

      2. - La diminution de la concentration de glucose

    2. - Les causes directes

      1. - La production d’acétaldéhyde

    3. - Les facteurs de risques associés aux lendemains de veille 

      1. - La nature de l’alcool : Les congénères et les impuretés

      2. - Les facteurs d’ordre subjectif

      3. - L’association du tabac à l’alcool

    4. - Lendemains de veille : Quelles sont ses conséquences ?

    5. - Quels sont les remèdes à la gueule de bois ?

      1. - Ne pas consommer de l’acétaminophène dans certains cas

      2. - Faire attention à certains analgésiques

      3. - Lutter contre la douleur en adoptant une saine hygiène de vie

      4. - Boire de l’eau


Veisalgie ou lendemain de veille : Qu’est-ce que c’est ?

La gueule de bois et le lendemain de veille sont généralement plus connus que la veisalgie. Ils désignent l’ensemble des phénomènes qu’on observe le lendemain d’un abus d’alcool. Que vous soyez un buveur occasionnel ou un habitué ou personne dépendante, le lendemain de veille se manifeste par des symptômes variés.

Il faut toutefois relever qu’il existe un nom scientifique à ce phénomène. C’est ce qu’on appelle « La veisalgie ».
Elle tire ses origines de deux langues différentes : Le norvégien et le grec.

La veisalgie vient du norvégien « kveis » et désigne une gêne consécutive à une débauche. Elle dérive également du mot grec « algia » qui se rapporte à la douleur.

Quels sont les symptômes liés aux lendemains de veille ?

Les symptômes des lendemains de veille sont assez hétérogènes. Ils mettent en action des symptômes biologiques, physiologiques et affectifs.
Lorsque ces symptômes atteignent un niveau de sévérité, il arrive que les personnes concernées soient confrontées à des problèmes fonctionnels. Au fur et à mesure que le taux d’alcool baisse, les symptômes sont également visibles.

Quand ce taux d’alcool redescend à zéro, ces effets sont de plus en plus manifestes. Le pic des symptômes des lendemains de veille est situé généralement entre 12 et 14h après l’excès de la consommation, mais varient cependant d’un individu à un autre.
On dénote en effet trois facteurs inhérents à cette variation :

  • Le temps
  • Le poids
  • Le sexe

Le temps fait appel à la loi de l’effet. Selon cette loi, le ressenti d’une substance psychoactive prend en compte trois facteurs : Qui consomme, qu’est-ce qui est consommé et dans quel contexte la substance est consommée. Il est dès lors difficile d’anticiper de façon précise sur les effets que cette substance entrainera.

Malgré la variation des symptômes des lendemains de veille, on peut les répartir en huit différentes catégories :

  • Les symptômes d’ordre général

On cite dans cette catégorie la fatigue, la forte sensation de soif, la détresse et l’accablement

  • Les symptômes nociceptifs

Ils sont caractérisés par de violents maux de tête, des douleurs et crampes musculaires

  • Les ennuis gastro-intestinaux

On note la nausée, les vomissements, la diarrhée, la perte d’appétit et les maux de ventre

  • La suractivité du système nerveux sympathique

Cette forte activité se caractérise par la tachycardie encore appelée battements rapides du cœur, les palpitations, l’augmentation de la pression artérielle systolique, les tremblements et la sueur

  • Les symptômes sensorio-perceptifs

On distingue une forte sensibilité à la lumière et au son et quelques étourdissements

  • Les troubles du sommeil

On constate une diminution de la durée de sommeil et une augmentation du sommeil à ondes lentes

  • Les symptômes liés à la cognition

Font partie des atteintes cognitives, la réduction de l’attention, la baisse de la concentration et les troubles de mémoire

  • Les troubles psychopathologiques

Ces troubles se manifestent par des difficultés visuo-spatiales prononcées, l’anxiété et le stress permanent, la dépression, l’irritabilité et le déficit des habiletés psychomotrices

Comme vous l’auriez compris, une consommation excessive d’alcool a de réelles incidences sur la majeure partie du corps. Mais alors, quid des causes des lendemains de veille ?

Lendemain de veille : Quelles sont ses causes ?

Même si le phénomène de la veisalgie est très peu développé par des scientifiques, certaines données nous amènent à distinguer deux grandes catégories de causes : Les causes indirectes et les causes directes.

Les causes indirectes de la veisalgie

Comme nous l’avons vu plutôt, la consommation excessive d’alcool irrite certaines parties du corps. Celles-ci vont alors se défendre, ce qui aboutit à trois réactions dont la déshydratation, la diminution de la concentration de glucose et la perturbation du sommeil.

La déshydratation

La déshydratation se manifeste à travers trois principaux symptômes : La forte sensation de soif, les douleurs musculaires et les maux de tête.
Pour mieux comprendre la déshydratation, il faut savoir que la fatigue que subit le corps va le pousser à solliciter d’autres organes et majoritairement le cerveau.
Du coup, ce dernier verra ses méninges se réduire en taille.
C’est ce qu’on appelle une atrophie du cerveau.

Par ailleurs, l’alcool est également reconnu pour ses propriétés diurétiques. Le consommateur sera alors enclin à uriner assez régulièrement.
Cela va provoquer une déshydratation.

En outre, la déshydratation engendre un déséquilibre des niveaux d’électrolytes dans le sang.
On appelle électrolytes, des substances indispensables à l’organisme dans son fonctionnement.
Leur diminution est à la base des crampes et des douleurs musculaires constatées lors d’un lendemain de veille.

La diminution de la concentration de glucose

La diminution de la concentration de glucose est encore appelée hypoglycémie.
Une consommation excessive d’alcool entraine en effet une baisse du taux de glucose dans le sang.
Pour mieux comprendre l’hypoglycémie, il faudrait se souvenir du rôle du foie.
En effet, le foie a pour fonction essentielle la production du glucose.

Mais étant donné que cet organe est sollicité dans la transformation de la majeure partie de l’alcool ingurgité, il est clair qu’il ne parviendra plus à produire convenablement du glucose. C’est ce qui aboutit à l’hypoglycémie. Pour rappel, le glucose est l’une des principales sources d’énergie indispensable au métabolisme.

Ce défaut ou cette baisse de glucose va provoquer un dysfonctionnement du cerveau, avec pour conséquences des coups de fatigue intense, une faiblesse caractérisée, les troubles visuels, les vertiges, l’anxiété, le stress et les troubles de concentration.

Les causes directes

Parmi les causes directes de la veisalgie ou lendemain de veille, la production d’acétaldéhyde est l’une des plus remarquables.

La production d’acétaldéhyde

L’acétaldéhyde est une substance très toxique.
Elle est secrétée par le foie, au cours du métabolisme de la majorité de l’alcool consommé.
C’est au cours de ce métabolisme que le foie sécrète une enzyme qu’on appelle alcool déshydrogénase.
Cette enzyme transforme à son tour l’alcool en acétaldéhyde.

Lorsque cette dernière se retrouve en grande quantité dans l’organisme, elle provoque des réactions au nombre desquelles les rougissements du visage, les nausées, la tachycardie, l’augmentation de la sudation et les vomissements.
Il existe toutefois des variations de symptômes, à cause des différents facteurs de risques qui sont associés au lendemain de veille.

Les facteurs de risques associés aux lendemains de veille 

Il est difficile de déterminer avec précision les manifestations des lendemains de veille, car pour deux personnes consommatrices de la même quantité d’alcool, les ressentis ne seront jamais les mêmes.
C’est ce qui a conduit de nombreux scientifiques à déterminer trois principaux facteurs de risques :

  • La nature de l’alcool
  • Les facteurs d’ordre subjectif
  • L’association de l’alcool et du tabac

La nature de l’alcool : Les congénères et les impuretés

L’alcool se compose de substances issues de la fermentation alcoolique qu’on appelle les congénères.
Ces dernières varient d’une catégorie d’alcool à une autre.
Sont considérés comme des congénères, le méthanol, l’histamine ou les polyphénols

Ils sont en effet plus nombreux dans les alcools bruns comme le whisky ou le vin rouge, comparativement aux alcools blancs comme la vodka ou le gin.
Selon de nombreuses études, les effets de la consommation excessive d’alcool sont plus sévères lorsque les congénères sont mieux représentés.
C’est ce qui fait que pour une même quantité d’alcool, les effets ne seront pas identiques.

Par ailleurs, plusieurs études ont également révélé que les boissons alcooliques qui contiennent une grande quantité d’impuretés sont plus susceptibles de provoquer des symptômes accrus.
Ces effets sévères sont également remarquables, même en cas de prise d’alcool modérée.
Sont rangés dans la catégorie d’impuretés, le zinc et d’autres métaux lourds.

Lorsqu’ils sont ajoutés aux boissons alcoolisées, leur finalité est de les sucrer ou de mettre en exergue leur saveur.
Autre facteur de risque du lendemain de veille, la vulnérabilité psychologique

Les facteurs d’ordre subjectif

La veisalgie trouve en partie sa cause dans des facteurs psychosociaux comme la vulnérabilité psychologique.
Ce qu’il faudrait donc prendre en compte, c’est également l’expérience de l’individu au cours de la consommation de la boisson alcoolisée.

Ce facteur psychosocial fait appel à ce qu’on appelle la loi de l’effet.
En effet, l’environnement ou le contexte dans lequel la boisson alcoolisée a été consommée va beaucoup conditionner la sévérité des effets.
Entrent donc en ligne de compte, de nombreuses questions telles que :

  • Le consommateur ou la consommatrice est-elle accompagnée ?
  • Quels liens existe-t-il entre lui et ses accompagnateurs ?
  • Le consommateur se sent-il en sécurité ?
  • À quel moment de la journée la boisson est-elle consommée ?

En effet, la loi de l’effet permet de démontrer qu’une même substance, fût-elle hallucinogène, est susceptible de produire des effets différents.
Cela va dépendre du fait que le consommateur est seul, se sent rassuré ou qu’il s’agit de sa première fois.

Dernier facteur de risque, l’association du tabac à l’alcool

L’association du tabac à l’alcool

L’association du tabac à l’alcool est susceptible de caractériser les effets des lendemains de veille ou de la gueule de bois.
Cependant, il n’est pas pour autant simple d’éviter d’associer l’alcool au tabac, en ce qui concerne les fumeurs.

Il existe en effet une interaction pharmacologique entre l’alcool et le tabac.
De cette façon, un fumeur occasionnel ressent une envie soudaine et persistante de fumer après une consommation excessive d’alcool.

Par ailleurs, il est établi qu’un ancien fumeur peut être également confronté à cette envie irrésistible de fumer, après une soirée bien arrosée.
Tous ces symptômes relèvent majoritairement des effets à court terme.
Mais la gueule de bois entraine également des conséquences notables sur le long terme.

Lendemains de veille : Quelles sont ses conséquences ?

Les études scientifiques ne sont pas unanimes sur les mêmes effets néfastes des lendemains de veille sur la santé sur le long terme.
Néanmoins, certaines études rapportent qu’une gueule de bois fréquente engendre quelques dysfonctionnements et certaines maladies à la longue.

La consommation excessive d’alcool engendre en effet :

  • Des maladies digestives
  • Des maladies neurologiques
  • Des maladies cardiovasculaires
  • Des risques de cancer
  • Des troubles cognitifs
  • La dépendance
  • Des effets graves et irréversibles au préjudice du fœtus

Par ailleurs, les lendemains de veille réguliers réduisent l’espérance de vie de plusieurs années.
En France par exemple, l’abus d’alcool représente la deuxième cause de mortalité évitable en France, après le tabac.

Parmi ces causes de décès, 39% des cas sont dus aux cancers, 24% proviennent des maladies cardiovasculaires contre 16,5% pour ce qui concerne les maladies digestives.
L’abus d’alcool conduit également à des accidents ou suicides dans 13% des cas.

Les lendemains de veille réguliers favorisent aussi l’apparition des tumeurs.
Lorsque l’alcool est associé au tabac, ses effets sont plus caractérisés avec des risques élevés de cancer des voies aérodigestives supérieures.

Entre autres conséquences de la gueule de bois fréquente, l’aggravation des risques cardiovasculaires et l’apparition de certaines maladies comme :

  • L’hypertension artérielle
  • La cardiopathie ischémique ou angine de poitrine
  • L’Accident Vasculaire Cérébral (AVC)

Pour ce qui relève des maladies du foie et du tube digestif, il convient de mentionner certaines maladies comme :

  • La stéatose ou accumulation de graisse au niveau du foie
  • La fibrose ou la cirrhose du foie
  • L’hépatite aiguë alcoolique
  • La gastrite
  • La pancréatite

Comme vous l’auriez compris, la gueule de bois ou le lendemain de veille induit des conséquences notables, à court terme comme à long terme.
Il importe donc d’y trouver des remèdes.

Quels sont les remèdes à la gueule de bois ?

Pour lutter contre les conséquences de la gueule de bois sur le long terme, l’idéal est de réduire considérablement les fréquences de consommation de boisson alcoolisée.
En ce qui concerne les effets du lendemain de veille à court terme, nous vous faisons le point sur les différents remèdes pour soigner la gueule de bois.

Ne pas consommer de l’acétaminophène dans certains cas

Le mal de tête est l’un des effets majeurs de la gueule de bois. Il est d’ailleurs ressenti par près de 90% des personnes confrontées à la gueule de bois.
Cependant, il n’est pas recommandé à tout le monde de consommer de l’acétaminophène (tylenol) dans le but de soulager la douleur, quand il s’agit de personnes dépendantes à l’alcool ou encore les alcooliques.

En effet, ces derniers sont pour la plupart du temps exposés aux problèmes hépatiques.
La prise de l’acétaminophène chez les personnes dépendantes est donc susceptible de causer des lésions au foie.

Faire attention à certains analgésiques

Les analgésiques comme l’aspirine ou l’ibuprofène contiennent en effet de l’acide acétylsalicylique.
Lorsque ce dernier se mélange à l’alcool, la réaction qui s’en suit est source d’irritabilité pour certains consommateurs.
Cette réaction provoque en effet une inflammation de la muqueuse de l’estomac, classée parmi les crises gastro-intestinales.

Mais alors, comment lutter contre la douleur ?

Lutter contre la douleur en adoptant une saine hygiène de vie

Pour lutter contre la douleur liée au lendemain de veille, il est conseillé d’adopter une saine hygiène de vie.
Cela passe par la pratique de l’activité physique dans le but d’augmenter l’apport en oxygène au profit des cellules. Cela permettra une bonne oxygénation.

Boire de l’eau

Pour compenser la déshydratation, il faudrait boire beaucoup d’eau pour vous réhydrater.

Par ailleurs, il est recommandé de ne jamais boire l’estomac vide. Prenez soin alors de manger quelque chose de simple.
Le lendemain, il faudra privilégier les bonnes recettes comme la soupe poulet et les nouilles. Un bouillon salé compensera également vos besoins en sel et en liquide.
Cela vous évitera de ressentir sévèrement les effets de la fatigue dus aux troubles de sommeil.

Pour éliminer les substances toxiques, vous pourrez porter votre choix sur les craquelins, les œufs à la coque ou la banane recouverte de miel.
La vitamine B6 est par ailleurs bien indiquée pour réduire ou éliminer les nausées.

Du reste, le meilleur remède est de laisser passer le temps pour retrouver un état normal. Il s’agira donc de faire preuve de beaucoup de patience.
Pour ce qui est de la prévention, il est plus que jamais nécessaire de contrôler sa consommation en ayant recours au tableau de bar.
Gardez-vous surtout de mélanger plusieurs sortes d’alcool lors d’une soirée arrosée.

Mais en matière de prévention, le maitre mot demeure la modération.
Comme le dit l’adage, la modération a bien meilleur goût !

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